JULES VERNE ET LE DÉFI DU TOUR DU MONDE

En 1872, Jules Verne écrit Le Tour du Monde en 80 jours. Un roman à succès, qui, sur fond de voyage chronométré, décrit bien son époque. Celle de la folie de la technologie, de la volonté de maîtriser tout, tout le temps, d’innover et d’accélérer. Cette course contre le temps qu’entament les personnages de Philéas Fogg et Jean Passepartout dans le roman, semble épouser totalement le temps réel au point de finir en décembre, presque en même temps que la parution de son histoire.

Alors que la notion de tourisme de masse n’existe pas encore et que la plupart des Français n’ont jamais vu la mer, Jules Verne les entraîne dans un voyage effréné qu’il n’a pas fait lui-même. Installé à Amiens, l’auteur invente et organise pourtant pendant plusieurs mois ce tour du monde, à la minute près, offrant à ses personnages les dernières innovations pour avancer plus vite et gagner la course. Il décrit une société en perpétuelle évolution et mouvement, obsédée par la vitesse.

Ce livre au retentissement international est le plus lu, vendu et traduit des romans de Jules Verne. 150 ans plus tard, il est passionnant de revenir sur l’histoire et le contexte d’écriture de ce livre, et, par rebond, sur celle de son auteur dont le point de vue sur ce monde en accélération était plus critique que ses contemporains n’ont voulu le voir. À travers les archives, les scènes de reconstitution et le regard de philosophes et d’historiens, Caroline Behague nous plonge dans l’univers singulier de Jules Verne.