A Orléans, à la fin du printemps 1969, les habitants sont effrayés. Des jeunes filles auraient disparu. D’après la rumeur, elles auraient été enlevées alors qu’elles essayaient de la lingerie dans les boutiques du centre-ville. Pire encore, elles ne seraient déjà plus à Orléans mais dans des pays arabes ou en Amérique du Sud où un réseau de proxénètes les proposerait aux plus offrants. Dernier détail sur lequel on insiste alors : les boutiques dans lesquelles les jeunes femmes ont disparu appartiennent à des commerçants de confession juive.
Malgré l’absence totale de faits avérés, la rumeur explosa littéralement jusqu’à provoquer des incidents en ville. Sur elle, se greffa un antisémitisme que l’on croyait alors disparu, 25 ans après la fin de la Seconde guerre mondiale.
La rumeur d’Orléans, étudiée à l’époque par des sociologues, est devenue un véritable cas d’école enseigné dans les écoles de journalisme. D’autant plus qu’aujourd’hui, les fausses informations sont malheureusement devenus notre quotidien.